Chloé Robert
du 2 au 30 septembre 2023
12 La Galerie
Arrêter le temps.
" C’est une vision de l’instant où l’Ordre est bouleversé.
Une intrusion brutale perturbe l’équilibre en place. Des omniprésences se révèlent, méfiantes.
Elles sont gardiennes et veillent. Le monde s’enflamme au contact de l’intrus irréfléchi et destructeur. Un petit pas pour l’homme : un pas de trop.
Arrêter le temps invite à danser les autres mondes, ceux que nous pourrions percevoir en prêtant attention à ceux qui nous survivront. "
Chloé Robert s’interroge sur le rapport de l’Homme à ses semblables, au vivant, à l’ordre des choses. Le comportement dominateur de l’être humain est-il inévitable ? La dimension spirituelle de ce monde nous est-elle encore accessible ? Naît alors le fantasme d’un passé oublié, la projection d’une vie primitive originelle en accord avec l’Univers, où l’animal, le végétal, le paysage, imposent à l’humain leur toute-puissance.
Aussi, tout naturellement, elle se pose la question : et si nous décidions d’arrêter la course du temps et d’activer nos autres sens, afin de percevoir ces êtres qui nous regardent fixement depuis des mondes mêlés au notre, tentant de nous murmurer des chants salvateurs ?
A travers des médiums multiples, Chloé Robert tente d’ouvrir des brèches afin de tisser du lien entre les êtres, les dimensions. Il n’est pas question de révéler l’invisible, mais d’en partager la perception. Les humains se déconnectent petit à petit de l'essentiel. Il semble urgent de retracer les chemins qui relient les végétaux, les minéraux, les animaux, les paysages, les mondes entre eux, afin de peut être (res)sentir à nouveau que tout est un. Autant que le chien était loup, Chloé Robert se plaît à croire que dans un passé lointain, l’Homme était Merle, le Poisson était Sirène, l’Ours était Mère, le Tangue était Esprit, le Petit-enfant était Divinité.
Je parle d'écologie, de respect, de rapport de domination entre les êtres, à l'intérieur même des sociétés, mais aussi avec les autres vivants...
Chloé Robert
Résidente à Lerka depuis 2014, Chloé Robert a participé à plusieurs expositions collectives et résidences de création à La Réunion, en France, à Madagascar ou Chine. Chloé pratique le dessin, la peinture, l’animation, la broderie, de manière immédiate. La place de l’intuition dans sa démarche est primordiale. Elle élabore ainsi un bestiaire venu d’un espace-temps lointain, reflétant pourtant des préoccupations contemporaines.
Tu as su que tu voulais devenir artiste quand ….?
J'ai pris la décision ferme de faire ce métier en même temps que celle de rentrer vivre à la Réunion, sans vraiment savoir si la combinaison des deux serait jouable.
J'en suis bien heureuse aujourd'hui.
Un mot pour caractériser ton travail
Ma recherche est à la fois très accessible parce qu'il y a des personnages, des animaux, des choses reconnaissables facilement et des lignes simples, mais aussi, c'est une façon de parler de choses plus discrètes et pourtant primordiales: la spiritualité, les mondes invisibles, le rapport de l'être humain aux non-humains.
3 artistes qui ont compté pour toi ?
Le premier est un monument : Matisse, pour la puissance de la simplicité. J'ai pu rester des heures à observer ses algues en gouaches découpées flotter.
Le travail de Frédéric Bruly-Bouabré a été une révélation en terme de sincérité. J'y ai compris l'importance de véhiculer les idées et les concepts par les images, même si elles peuvent paraître naïves.
Enfin, récemment, j'ai été vraiment touchée par le travail de Théophile Peris, un jeune artiste qui fabrique des volumes en feutre. Il parle de l'histoire de l'humanité, c'est super fort.
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