top of page

Phosphènes

Dernière mise à jour : 13 oct.

Aurore Martin

du 6 septembre au 4 octobre 2025



ree


Lorsque nous fermons les yeux, les mécanismes de la vue s’appliquent toujours, les récepteurs situés sur la rétine continuent d’être stimulés, soit parce qu’ils ont subi des dommages, soit parce qu’ils continuent à capter la lumière que laisse passer la translucidité de nos paupières. Apparaissent alors deux phénomènes : les phosphènes, qui se traduisent par l’apparition de lueurs ou de taches colorées dans le champ de vision, et la persistance rétinienne, une rémanence d’environ un dixième de seconde de la scène observée.

À travers ses productions, Aurore Martin aborde la perception visuelle par la métaphore du regard-fenêtre. Par cet outil de contemplation, elle observe et interroge les espaces qui se trouvent de part et d’autre de la vitre et qui, parfois, s’entremêlent sur celle-ci par le phénomène de réflexion (exposition OPTIQUE, La Cité des Arts, jusqu’au 30 septembre 2025).

Partant du paysage extérieur, se dessine une certaine oculométrie et s’opère un retour vers la source du regard. Ses yeux étant les premières fenêtres dont son regard perce la transparence, aujourd’hui elle s’interroge sur les phénomènes visuels qui surviennent une fois les paupières closes et elle se penche sur un paysage intérieur, celui qui se trouve de l’autre côté de l’œil.

Phosphène est une exposition qui émerge d’une série de paires de dessins aux pastels à l’huile, sur papier, commencée en 2023. Une retranscription de ses observations, passives ou actives, d’expériences visuelles concrètes. En résultent des images abstraites semblables à des clichés de l’espace, un parallèle d’autant plus pertinent que les phosphènes sont étudiés dans le cadre des voyages spatiaux. Cela souligne le rapport qui existe entre des phénomènes de différentes échelles, entre le très grand et le tout petit.

Durant sa résidence, Aurore s’est lancée comme objectif d’animer ses dessins, exploitant ainsi le phénomène de persistance rétinienne, qui permet l’illusion du mouvement, un principe également utilisé dans le cinéma.


L’exposition Phosphène d’Aurore Martin est soutenue par La Semeuse, dispositif de professionnalisation de l’ESA Réunion, financé par le Ministère de la Culture – DAC Réunion.



tttt
Photo : Nathan Combeaud - Belauror - 2025

Aurore Martin


Née et vivant à La Réunion, Aurore Martin a d’abord appris les bases du dessin et de la peinture en autodidacte. S’appuyant au départ sur des tutoriels en ligne, elle débute sa pratique en s’initiant à l’aquarelle, avant de perfectionner sa technique de peinture à l’huile lors de son contenu premier cycle à l’École Supérieure d’Art de La Réunion.


Après le confinement de 2020, son travail de recherche prend un tournant significatif, l’amenant à explorer des thèmes tels que le regard, la contemplation et la perception visuelle.





- 3 artistes qui ont compté pour toi, et pour quelles raisons ?


  • Nicolas Delprat, un peintre belge, dont le travail de la lumière en peinture me rappelle mes propres expériences visuelles, car certaines de ses peintures ont été réalisées suite à une expérience d’éblouissement à la vue d'installations lumineuses. Dans le fond, toutes les expériences visuelles dont je parle sont avant tout des phénomènes lumineux. C’est la lumière qui permet la vue.

  • Carlos Cruz Diez, un artiste qui s’inscrit dans l’Art Optique et qui parle d'événements chromatiques à travers son œuvre. En ce qui me concerne, à la lumière, s’ajoute la perception de couleurs, leur subjectivité.

  • Sophie Pigeron, je pense notamment à son exposition Sfumato, son jeu avec les limites entre abstraction et figuration, par le procédé du sfumato.


- 1 mot pour qualifier ton travail ?


La contemplation. Parce que c’est une action consciente. C’est s’abandonner dans une observation attentive de quelqu’un, de quelque chose, d’une pensée ou d’une idée. C’est ce que je fais lorsque j’observe ces phénomènes, et c’est également l’expérience que je propose au spectateur, de prendre le temps de regarder, d’observer.  Dans mon travail, cette notion me pousse à m'interroger sur les objets de cette contemplation, sur les dispositifs qui me permettent cette action, et le point de départ de celle-ci.


Je m’interroge sur un paysage intérieur au corps, visible lorsque l’on ferme les paupières

" Aujourd’hui, je suis revenue au point de départ de mon regard : l'œil. Je m’interroge sur un paysage intérieur au corps, visible lorsque l’on ferme les paupières, comme l’on ferme ses volets.

C’est au cours de mes recherches que j’ai pu mettre des mots sur ces phénomènes de phosphènes dont j’avais déjà pu faire l’expérience par le passé, mais sans y porter une grande attention."




Phosphènes est à retrouver sur notre site et notre boutique en ligne







bottom of page