Eau-forte , aquatinte sur Papier gravure Hahnemühle 300g / 24x30 cm / 12 exemplaires.
Vendu non encadré.
Longue nuit / Rung-Tsu Chang
Le feu est comme l’eau, on ne se lasse pas de le contempler, il nous fascine irrésistiblement.
De tout temps cet élément semble exercer sur nous une attraction particulière. Autour du feu on se rassemble, se rassure et se réfugie, il a créé des espaces où une vie apprivoisée se développe et pour cela il est souvent considéré comme un architecte primitif.
Tantôt protecteur tantôt destructeur, la domestication du feu l’a fait perdre peu à peu sa substance essentielle. Aussi bien qu’il est désormais plutôt restreint à l’image d’une menace incendiaire ou d’un trivial barbecue du dimanche. Des rencontres impromptues aux rendez-vous organisés, nous ne sommes que rarement solitaires face à lui.
Dans notre vie quotidienne moderne, sa présence dans l’espace domestique s’est estompée laissant place à des formes détournée ou tronquée, il subsiste en vestiges souvent dissociés : lumière et chaleur.
Sans y prêter attention notre esprit ayant assimilé ses fonctions désormais considérées comme acquises, nous associons un endroit sûr à un espace éclairé et chaleureux.
Alors qu’il était impossible de le restreindre à une forme, le caractère immatériel et fugace de cet architecte se retrouve même pris au piège à son jeu constructeur. Une lumière autrefois dansante est aujourd’hui
capturée par un bulbe de verre docile.
Comme pour défier la monotonie, le feu s’érige et attise en nous la quête de son informe imprévisibilité.
Faire un feu dans la forêt, c’est établir une conversation douce avec la montagne. Entre le feu et le bois une symbiose harmonieuse doit naître en cohésion avec son ensemble environnant, une circulation se manifeste par les crépitements et la vapeur qui s’en échappe, un espace est crée par la lumière et la chaleur qui se dégage d’un feu stable, c’est le foyer dans sa simple expression.
Un pas vers le feu crée un élan qui nous pousse vers sa redécouverte comme un lointain souvenir de notre propre construction, son ambivalence oscillant entre force créatrice et stabilité confortable incarne en nous un questionnement perpétuel.
Petit feu, architecte est une invitation apaisée à vous reconnecter à ce désir primitif de refuge en s’adressant à votre petit feu intérieur et à le nourrir comme un guide de vos aventures personnelles.Rung Tsu Chang est une artiste née à Taïwan et vivant à l’île de la Réunion.
En 1998, elle commence ses études artistiques à l’École des arts et métiers Fu-Hsin et à l’Université de la Culture Chinoise à Taipei. Après son diplôme, elle décide de travailler dans la conception graphique tout en dirigeant sa carrière artistique sur le dessin, et participe à diverses expositions collectives. En 2009, elle suit une formation
en Art-Thérapie à Taipei. C’est l’année suivante qu’elle arrive en France et entreprend l’apprentissage des techniques de gravure à l’Atelier 63 et à l’Atelier Contrepoint à Paris. Elle suit parallèlement un cursus à l’École des Beaux-Arts de Versailles de 2012 à 2015. En 2018 elle s'installe à la Réunion.