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La Paulinette souhaite faire résonner le rond !


Les Choses rondes est la nouvelle exposition de La Paulinette. Fidèle à son univers poétique, l'artiste associée de Constellation nous parle de son travail, entre métaphysique, miettes de pain, répétitions et ennui...


Photo : Olivia Fourets

Tu dis que "Quiproquo", se voulait un discours d’introduction métaphysique autour de la vérification du fondement commun, et que Les choses rondes en est un insert.... "


La métaphysique c’est une démarche philosophique qui interroge l’existence des choses, des événements ou des êtres au-delà de leurs apparences matérielles pour essayer de les décrire et d’expliquer en quoi consiste leur existence. Quiproquo est un discours que j’avais écrit en 2016 et que j’ai présenté oralement devant différents publics jusqu’à 2018. J’avais choisi ce titre « Quiproquo », qui veut littéralement dire quelque chose pour quelque chose d’autre. C’était un jeu de mots entre une traduction littérale et la définition actuelle de quiproquo en tant que malentendu. C’est l’idée de confusion qui me plaisait. Ce discours n'avait de prime à bord, ni queue ni tête, mais les choses prenaient un sens au fur et à mesure de la performance. J’employais des termes très ouverts comme « le point, le rond, la ligne, le plat, la courbe » et je l’appliquais à des situations et/ou choses très communes du quotidien. Exemple : plusieurs points ensemble étaient tantôt des miettes de pains qu’on excluait et mettait de côté, tantôt les nœuds des fils d’une serviette de bain qu’on roulait en boule et en rond, tout ça pour faire écho au Point qu’on est en tant qu’humain, quand un groupe de gens peut être exclu, quand de façon solidaire on peut tous se protéger quand on est un groupe uni. Donc la notion du point et des choses rondes apparaissaient déjà dans ce discours.


Pour cette exposition, quel est ton point de départ, et où souhaites-tu arriver ?

Il y a 15 ans, je lisais La poétique de l’espace de Gaston Bachelard. C’est son dernier chapitre, La phénoménologie du rond, qui m'est apparu comme une confirmation de ce que je ressentais de la vie. Il disait, en s’appuyant sur plusieurs extraits de textes poétiques et réflexions de poètes : « L’être est rond ». L’Homme, la Nature, le monde. C’est quelque chose qui avait résonné en moi. Depuis, c'est comme un mantra, qui ne me lâche pas. Il s’est même incorporé en moi. Il apparaît comme une évidence que l’être est rond, avec autour de lui des choses rondes, englobées toutes ensemble dans un monde rond, vers un infini cosmique.

Donc ton objectif est, au bout, de " faire résonner le rond "...?


Je vois la notion du rond comme un espèce de vivier intarissable. A travers Les choses rondes, j’interroge le rapport à tout ce qu’on connait, au fait de se réinventer avec les matières qui gravitent autour de nous au quotidien : manger sa pâtisserie préférée, tomber amoureux ou encore perdre un être cher. J’essaie aussi de donner à la notion d’ennui, une connotation moins négative que ce qu'on lui attribue le plus souvent. L'ennui peut devenir un point d’appui, un tremplin pour avancer et non une zone de blocage et d’anxiété. S'ennuyer peut être un point départ pour se réinventer concrètement !


Une des contraintes que je me suis fixée dans ma recherche pour cette exposition, était de créer plusieurs compositions à partir de mêmes formes communes. Elles reviennent et pourtant se renouvellent et finissent par devenir chacune uniques. Je suis née sur une île, un objet rond. J’y vis depuis ma naissance. Je n’arrive pas à me projeter hors de cet espace. Quitter l'île n'est pas une option. Je tourne en rond et pourtant je sens que je me renouvelle sans cesse. C’est un peu dans cette logique que sont nées les compositions proposées dans Les Choses rondes.


Tu as choisi de travailler cette exposition en proposant du multiple, pourquoi ?


j’ai choisi la sérigraphie comme moyen de création, car cet outil appuie ma démarche. C’est une technique du multiple et de la répétition, et bien qu’il puisse être exploité pour son efficacité du « copier/coller », c’est plutôt pour ses risques et sa capacité à produire des aspérités d’un tirage à l’autre, que j’affectionne ce médium. Chaque exemplaire, aussi ressemblant soit-il, devient un être à part entière et devient unique.



Les choses rondes / La Paulinette

Les choses rondes

du 10 juin au 8 juillet

Vernissage le 10 juin de 17h à 20h


12 La Galerie : 12 rue Sainte-Marie, 97400 Saint-Denis

Tous les samedis de 11h à 18h, le reste de la semaine sur RDV (12lagalerie@constellation.re)


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