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Le jour

Dernière mise à jour : 7 mars

Amanda Goicovic

12 La Galerie, du 10 février au 9 mars 2024





" Les yeux débordent sur les fenêtres,

il n'y a pas de scènes

il y a que des ressentis,

le vécu débordé

dans toute la douceur d'un chaos

invisible 

 

On ne voit qu'à travers ces fenêtres,

ces ouvertures qui ne nous invitent pas à rentrer

qu'on entrevoit dans l'instant accidentel

d'un souffle de vent  

 

Les portes sont fermées

et les kaz gardent les débordements 

un géant tentaculaire doux 

l'immensité banale du quotidien 

lourde comme l'humidité 

quand l'on croit

que rien qui se passe "

 

Tous nos jours sont planifiés, ils n'échappent pas au grillage du calendrier. Les jours de Cilaos sont différents, ils gardent l'invisible du quotidien. Le temps que prennent ces ouvrages* peut difficilement devenir un point de repère. Alors, on perd le comptage des jours et à la place, on compte les fils, qu'on doit enlever, lancer, faire passer de manière continuelle, dans une boucle interminable de gestes. Le rythme est donné par la lumière du jour qui rentre par les fenêtres.

 

Cette aventure a commencé lorsque j'ai rencontré les jours de Cilaos, loin dans ces montagnes, où les mains de brodeuses, venues de Palmiste Rouge, ne s'arrêtent jamais. En arrivant, le seul dialogue que je pouvais établir avec ces terres était celui des gestes et des rythmes qui me rapprochent d'un quotidien étrange. Voilà ce que j'ai entrevu à travers les fenêtres ajourées sur les toiles de lin...

Dans cette île, je n'ai vu que des fenêtres... Je ne pourrais jamais comprendre l'ensemble de choses qui font l'identité de ce territoire, mais j'ai pu m'en rapprocher en apprenant quelques gestes, celui par exemple, d'ajourer les tissus pour créer des petites fenêtres...


*les broderies


Amanda Goicovic


Mon travail est une perpétuelle recherche pour sauver la mémoire des gestes. Créer, c'est rendre visible l'accumulation des gestes. Il est important de sauver les gestes pour sauver la mémoire. 



Amanda Goicovic


Amanda Goicovic est une tisserande et brodeuse plasticienne née au Chili. Elle est installée depuis 9 ans en France, où elle mène un travail de recherche sur l'art textile à l'Université Paul Valéry de Montpellier. Elle s'intéresse, en tant qu'artiste et doctorante, aux questions du temps, de la mémoire et de la division entre travail manuel et intellectuel dans le domaine des arts plastiques.   Son travail est une perpétuelle recherche pour sauver la mémoire des gestes. Elle tisse et brode sur des supports qu'elle construit. Inquiétée par une société d’accélération, j’appréhende mon travail comme des formes aux rythmes circulaires, évoquant la notion de cycle. Ces formes sont finies, et en même temps elles pourraient se transformer et être modifiées à l’infini, dans un élan utopique.


- Tu as su que tu voulais devenir artiste quand ?

Je ne sais pas si devenir, mais je toujours voulu travailler dans le milieu de la création et la fabrication, ma tête était peuplée des images que je voulais faire exister dans le réel.


- 3 artistes qui ont compté pour toi : Anni Albers, Lenore Tawney et la Violeta Parra (artiste chilienne).


- un mot pour caractériser ton travail ? Nostalgia… Je ne fais que matérialiser le temps qui s’écoule et qui devient souvenir, réminiscence, mémoire.


 

Les oeuvres de Le Jour, sont à retrouver sur notre site et notre boutique en ligne dès le 10 février !








 


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